Avec le Manifeste futuriste de Marinetti en 1909, devenue bientôt une vulgate, le mouvement entre pleinement dans la période contemporaine : « Une automobile de course avec son coffre orné de gros tuyaux tels des serpents à l’haleine explosive [...] est plus belle que la Victoire de Samothrace ». L’engin, sa technique, sa célérité, son profil machiné devient un objet interminablement mis en image. La représentation de la vitesse s’impose comme une des préoccupations majeures des arts visuels. L’instabilité, la mobilité, le changement apparaissent comme autant de notions centrales et ont d’incontestables effets sur la représentation des corps, de leurs déplacements, de leurs actions. Les danseuses de Matisse, au profil délié et bondissant, aux traits strictement centrés sur les seuls mouvements, symbolisent cette aspiration nouvelle au XXe siècle.