Avec le château de Versailles, le musée du Louvre a la chance de conserver la collection de référence nationale de pastels européens des 17e et 18e siècles. Pour l’essentiel peintes au siècle d’or du pastel (18e siècle), ces oeuvres, d’une extrême fragilité puisque créées à l’aide d’une poudre colorée que l’on a souvent comparée à celle couvrant les ailes de papillon, permettent de mesurer tout le génie des artistes qui les ont exécutées.
Représentés par d’exceptionnels ensembles, Maurice Quentin de La Tour, Jean-Baptiste Perronneau et Jean-Baptiste Siméon Chardin s’imposent aujourd’hui parmi les artistes les plus renommés. Il convient de leur adjoindre Jean-Marc Nattier, François Boucher, Louis Vigée, Adelaïde Labille-Guiard, Marie-Suzanne Giroust, Joseph Boze ou bien encore Élisabeth-Louise Vigée Le Brun qui, tous, sont illustrés par des oeuvres importantes dans la collection. Leurs créations ont été exécutées non pas comme des études préparatoires rehaussées de pastel, mais comme des oeuvres en elles-mêmes.
Grâce au mécénat des American Friends of the Louvre, en particulier celui de Joan et Mike Kahn, la collection réunissant plus de 150 oeuvres a été systématiquement restaurée et remontée afin d’être protégée de la poussière. Ce chantier a permis d’étudier à nouveau la collection et de livrer le fruit de cette recherche dans un inventaire raisonné dont la publication en français et en anglais sera rendue possible grâce au mécénat du Joan Kahn Family Trust.
L’exposition invite à revoir certains chefs-d’oeuvre comme le Portrait de la marquise de Pompadour par Maurice Quentin de La Tour (la restauration de cette oeuvre a bénéficié du mécénat de Canson®), ainsi que de nouvelles acquisitions, à l’exemple de l’effigie de l’acteur Lekain par Simon Bernard Lenoir. Elle donne aussi l’occasion de comparer ces créations françaises à celles d’autres maîtres étrangers, comme Rosalba Carriera à Venise, Jean-Étienne Liotard à Genève ou John Russell à Londres.