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L'histoire du musée et de la collection

De l’atelier de Delacroix au musée

À la fin de l’année 1857, Eugène Delacroix emménage dans le nouvel appartement qu’il loue au 6 rue de Fürstenberg à Paris. C’est son marchand de couleurs, Etienne Haro, qui lui a trouvé ce logement proche de l’église Saint-Sulpice, où il peint le décor de la chapelle des Saints-Anges, et de l’Institut où il a été élu au début de l’année. Il a obtenu de pouvoir faire construire dans le jardin son atelier, dont il a choisi le décor.

Il y meurt le 13 août 1863. Dix jours plus tôt, il a dicté son testament : « J’entends formellement qu’il y ait vente publique et aux enchères par commissaire-priseur de tout ce qui m’aura appartenu en dehors des objets que j’ai légués ». Ainsi, en février 1864, œuvres d’art comme objets personnels sont dispersés.

Son œuvre n’est pas oubliée et de nombreux artistes ont pu découvrir ses pensées grâce à la publication de son journal. Ce sont ces admirateurs de Delacroix, réunis autour des peintres Maurice Denis et Paul Signac dans la Société des Amis d’Eugène Delacroix, qui vont sauver l’atelier d’une destruction prévisible. Ils louent les lieux et y organisent en 1932 une première exposition « Eugène Delacroix et ses Amis » inaugurée par Albert Lebrun, président de la République. Maurice Denis écrit en préface de son catalogue : « Ils sont nombreux maintenant, ceux qui ont compris que la conservation de cet atelier n’était que le commencement d’une grande tâche ; qu’il devait devenir un foyer d’art et de culture, un centre d’études, de souvenirs et d’archives, pour servir la mémoire du plus grand peintre du dix-neuvième siècle. »

L’Association organise de nombreuses expositions, presque une par an, et des manifestations dans l’atelier (concerts, conférences…). Suite à la mort du propriétaire, l’immeuble est mis en vente en 1951. Afin de pérenniser le musée, la Société s’en porte acquéreuse avant de le donner en 1956 à l’État auquel elle a vendu ses œuvres majeures en 1953 pour pouvoir acheter les lieux. En 1952, est lancée une instance de protection au titre des monuments historiques du bâtiment qui aboutira à une inscription en 1991.

En 1971, le musée est inscrit sur la liste des musées nationaux et rejoint, en 2004, l’établissement public du musée du Louvre.

La collection et son histoire

C’est son histoire, comme musée associatif puis comme musée national, installé dans l’ancien appartement et atelier d’Eugène-Delacroix qui donne sa particularité à la collection. Le musée n’a été souhaité ni par le peintre ni par ses héritiers, mais une collection a été constituée en hommage à Delacroix pour un lieu devenu vide après sa mort en 1863.

Ainsi, dès les années 1930, notamment grâce à des dons et legs (de Paul Jamot, du baron Vitta ou du docteur Viau…), la Société des Amis d’Eugène Delacroix réunit peintures, dessins, lithographies, autographes et objets ayant appartenu à Delacroix... En 1953, afin de pérenniser le musée, elle vend à l’État cinq peintures et vingt-six dessins, ses œuvres majeures, pour pouvoir acquérir l’appartement et l’atelier qu’elle donne trois ans plus tard à l’État.

Inscrit sur la liste des musées nationaux en 1971, le musée mène une politique d’acquisitions (Madeleine dans le désert d’Eugène Delacroix en 1990, les trois fresques déposées de l’abbaye de Valmont en 1992…) indépendante de celle de la Société. En 2002, la transformation de la Société des Amis d’Eugène Delacroix en Société des Amis du musée Eugène-Delacroix, conduit au don de plus de 260 œuvres et objets au musée provenant essentiellement de la collection de la première Société : pierres lithographiques de la suite Hamlet, objets rapportés par Delacroix du Maroc, lithographies…

Aujourd’hui, la collection dont le musée a la garde comprend près de 1200 biens culturels. Elle est caractérisée par sa diversité en matière de techniques et matériaux : peintures, dessins et estampes, meubles, textiles et objets, manuscrits, photographies… Constituée « autour de Delacroix », elle permet à la fois de rendre compte de la diversité de son talent et de lui rendre hommage.

Les accrochages régulièrement renouvelés permettent de les présenter. Ils sont enrichis par des dépôts du musée du Louvre (Départements des peintures et des sculptures), de plusieurs musées (Arts Décoratifs, Quai Branly-Jacques Chirac, Carnavalet…), ainsi que de dépôts consentis par des particuliers.