Les microsculptures de dévotion en buis ont fait, depuis leur création dans les anciens Pays-Bas au début du XVIe siècle, l’objet de l’engouement des dévots puis des collectionneurs. Une enquête menée par l’Art Gallery of Ontario (Toronto) a fondamentalement renouvelé la connaissance de ces œuvres, grâce aux apports de nouvelles technologies. Le département des Objets d’art du musée du Louvre, qui possède une des plus belles collections de ces sculptures, a ainsi pu faire tomographier (technique d’imagerie issue du monde médical permettant de reconstruire le volume d’un objet) deux chefs d’œuvre de cette production : un triptyque, dont les commanditaires ont été récemment identifiés, et une noix de prière (ou pendant de chapelet).
Au cours de l’Œuvre en scène seront présentées les découvertes apportées par ces recherches - notamment sur le mode de fabrication de ces prodiges de virtuosité - et les hypothèses sur le mystérieux atelier qui créa ces chefs d’œuvre. Figurant un monde dans un espace de quelques centimètres, ces objets fascinants entraînent le spectateur dans une expérience physique et spirituelle unique. Plonger son regard à l’intérieur de ces microcosmes, c’est se lancer dans un voyage où les notions d’espace et de temps s’inversent radicalement : la réduction de l’espace provoque une forme de dilatation du temps qui ouvre sur l’éternité du divin.