La route de Korosko de l’époque pharaonique aux temps modernesLa conquête de Kouch et du Soudan par le désert ?
9 Juin 2022
La route de Korosko de l’époque pharaonique aux temps modernes
La conquête de Kouch et du Soudan par le désert ?
9 Juin 2022
Par Derek WELSBY, archéologue
En coupant à travers l’un des larges méandres du Nil, la route de Korosko réduisait considérablement la distance et le temps de trajet entre le sud de l’Égypte et le centre du Soudan. Elle était ainsi, au moins au XIXe siècle, fréquemment empruntée par les voyageurs, les marchands et les fonctionnaires de l’État. Son usage en tant que route d’invasion reste toutefois à confirmer. Pour élucider cette question, l’observation des indices archéologiques situés sur cette route s’avère essentielle, tout comme la prise en considération des objectifs des envahisseurs et des potentiels bénéfices qu’ils auraient pu tirer de son utilisation. Il est également indispensable d’évaluer l’impact de l’évolution climatique dans l’est du désert égypto-soudanais au cours des derniers millénaires, celle-ci n’ayant pas été sans conséquence sur la faisabilité d’importants mouvements de troupes à travers un désert aujourd’hui inhospitalier.
La nature de la route de Korosko ne saurait non plus être ignorée. Loin de l’idée que l’on se fait aujourd’hui d’une route, elle s’apparente davantage à une série de traces difficilement identifiables, voire totalement invisibles en nombre d’endroits ; traces qui n’ont en commun que leur point de départ à Korosko, sur le Nil, ainsi que la région où elles reprennent le fleuve, entre Berber et Abou-Hamed.
The Korosko Road from Pharaonic to Modern times
A route through the desert for the conquests of Kush and Sudan ?
Cutting across one of the massive bends in the River Nile the Korosko Road greatly reduced the distance and journey time between southern Egypt and central Sudan. As such it was widely used by travellers, merchants and government officials at least in the 19th century. Whether it was used as an invasion route however, is much less clear. To investigate this question it is essential to look at the archaeological evidence along the road itself, to consider the aims of the invaders and the possible advantages of using the road. It is also essential to evaluate the impact of the changing climate in the Egyptian and Sudanese Eastern Desert over the last several millennia which will have had a major impact on the feasibility of moving large numbers of troops through, what is today, inhospitable desert.
The nature of the road also needs to be considered. It is far from the modern concept of a road being little more than a series of ill-defined, and in many places totally invisible, tracks which only have in common their point of departure from the Nile at Korosko and the region where they rejoin the Nile between Berber and Abu Hamed.
Dans le cadre du cycle de conférences "Le long des cataractes du Nil"
En lien avec l’exposition : "Pharaon des Deux Terres. L’épopée africaine des rois de Napata"
