La sculpture de Taharqa et Hémen : les hiéroglyphes en questionOeuvre en scène

18 Janvier 2023

La sculpture de Taharqa et Hémen : les hiéroglyphes en question

Oeuvre en scène

Conférences12H30

18 Janvier 2023

Oeuvre en scène
par Florence Gombert-Meurice, musée du Louvre, et Benoît Mille, Centre de recherche et de restauration des musées de France.


L’année du bicentenaire du déchiffrement des hiéroglyphes par Jean-François Champollion s’achève au Louvre avec la présentation du groupe statuaire du pharaon Taharqa (690- 664 av. J.-C.) agenouillé devant le dieu faucon Hémen, le dieu maitre de la ville de Héfat en Haute Egypte. Le public est convié à suivre les raisonnements et les observations qui guident aujourd’hui l’étude de cette œuvre iconique du règne du dernier pharaon de la XXVe dynastie.

Un chef d’œuvre historique
La statue compose une scène complète d’offrande royale à un dieu qui est sans équivalent dans la petite statuaire égyptienne. La figuration du roi en bronze y est en outre d’une finesse hors du commun et les matériaux constitutifs mis en œuvre de manière unique : une tôle d’argent couvre l’intégralité du socle en bois et le placage en or sur le faucon de pierre est particulièrement bien travaillé. Enfin, le groupe entre en résonnance historique avec un miracle survenu en l’an 6 du règne de Taharqa. Tel que relaté par des stèles mises au jour à Kawa en Nubie et en Égypte, une pluie exceptionnelle aurait provoqué une crue bienfaitrice dont le pharaon remercia justement le dieu Hémen. Parmi les dons accordés au temple d’Amon de Kawa par Taharqa figure en outre celle d’«un faucon en or avec une statue du roi devant lui » qui fait un écho heureux à l’ensemble du Louvre.

De nombreuses interrogations
La statue du Louvre semble d’autant plus reliée à l’évènement dit « du miracle de la pluie » que l’identification du dieu faucon à Hémen est confirmée par l’inscription gravée sur le socle en argent et que la scène n’est ni banale ni même connue par ailleurs, le dieu étant très peu mentionné dans les textes égyptiens et pour ainsi dire jamais représenté. La statue du Louvre est d’ailleurs sa seule occurrence en trois dimensions. Toutes les singularités de l’objet expliquent que Jaques Vandier, le conservateur qui en fit l’achat pour le musée en 1952 auprès d’un marchant américain, ait décidé de le faire démonter afin d’en vérifier chaque partie avant de l’acquérir. C’est ainsi qu’à l’arrière du socle en pierre du faucon il découvrit une inscription semblable, à quelques détails près, à celle gravée sur l’argent. Ces détails ne manquèrent pas d’interroger l’égyptologue car ni l’une ni l’autre inscription n’est parfaitement limpide. Chacune montre les défis que constituent toujours, deux-cent ans après le déchiffrement des hiéroglyphes, la compréhension et l’interprétation des textes égyptiens qui sont loin d’être aussi normés que ce à quoi la logique des langues alphabétiques modernes nous a habitué.

De nouvelles analyses
Les questions relatives à l’œuvre se devaient d’être reposées cette année alors qu’elle a fait l’affiche de l’exposition au Louvre « Pharaon des Deux Terres. L'épopée africaine des rois de Napata ». Le groupe a donc été soumis aux méthodes d’examens et d’analyses du laboratoire du Centre de Recherches des musées de France (C2rmf). C’est ainsi qu’au fil des analyses les questions relatives à l‘objet et ses inscriptions se sont peu à peu posées en de nouveaux termes. Le public est invité à les découvrir, pas à pas et devant l’œuvre.

Consultez et téléchargez le programme détaillé

Le groupe de Taharqa et le faucon Hémen : les hiéroglyphes en question

Œuvre en scène du mercredi 18 janvier 2023

Télécharger le document.pdf (2,1Mo)

Le live

Le contenu de YouTube est actuellement bloqué. Veuillez modifier vos paramètres de cookies pour autoriser ce contenu.