Science et art : Autour des verres émaillés et dorés vénitiens de la Renaissance

Puissant vecteur de l’essor de la verrerie sur l’île de Murano à côté de Venise les verres émaillés et dorés intriguent les historiens de l’art autant qu’ils ont fasciné les cours européennes de la Renaissance.
Leur succès entraîne rapidement l’apparition d’ateliers travaillant à la façon de Venise en Europe à la fin du 15e et au début du 16e siècles. À cette problématique complexe s’ajoute au 19e siècle l’engouement pour ces œuvres qui se traduit par la fabrication de pièces historicistes et de faux.
Les questions d’attribution et de datation ne cessent d’interroger la communauté scientifique depuis des décennies.
Fruit de la collaboration entre le département des Objets d’art du musée du Louvre le musée national de la Renaissance le Centre de Recherche et de Restauration des Musées de France (C2RMF) et d’autres partenaires français et européens l’exposition «Émailler le verre à la Renaissance. Sur les traces des artistes verriers entre Venise et France » présente les résultats de dix années de recherche menée en collaboration avec Marco Verità (Laboratorio di Analisi dei Materiali Antichi-IUAV Venise) et soutenue par la Fondation des Sciences du Patrimoine (projet Cristallo).
Par leur caractère novateur et ambitieux ce projet de recherche et l’exposition qui l’accompagne constituent une étape déterminante dans la connaissance des verres émaillés de la Renaissance.
Si les résultats restent parfois difficiles à interpréter par manque de données comparatives ils illustrent la complexité des phénomènes de transferts artistiques en jeu dans la production de verres émaillés et dorés à l’époque moderne.

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Françoise Barbe est conservatrice en chef au département des Objets d’art du musée du Louvre chargée des arts du feu de la Renaissance et de la première moitié du 17e siècle. Elle a participé à plusieurs expositions consacrées aux émaux peints de Limoges et à la majolique. Elle publie en 2016 l’ouvrage de synthèse Majolique. L’âge d’or de de la faïence italienne au XVIe siècle (Mazenod). Elle coordonne deux projets de recherche interdisciplinaire sur les céramiques françaises à décor moulé du 17e siècle (Figulines) et sur les verres émaillés vénitiens de la Renaissance (Cristallo). Elle est co-commissaire de l’exposition «Émailler le verre à la Renaissance. Sur les traces des artistes verriers entre Venise et France» qui concrétise plus d’une décennie d’étude en collaboration avec le C2RMF.

Isabelle Biron est ingénieur de recherche au C2RMF. Spécialiste du matériau vitreux des émaux (sur métal et verre) et des méthodes d’analyses par faisceau d’ions elle est responsable des études sur les objets d’art en verre et des recherches notamment sur l’altération du verre en atmosphère les méthodes de conservation à long terme des œuvres les technologies verrières d’opacification la datation et les recettes verrières. Elle codirige le pôle verre de l’unité mixte de recherche physico-chimie des matériaux témoins de l’histoire (PCMTH–Chimie ParisTech PSL University CNRS IRCP UMR8247). Elle a publié l’ouvrage de synthèse Émaux sur métal du IXe au XIXe siècle. Histoire technique et matériaux en 2015 participe à des projets de recherches avec les musées et à des catalogues d’exposition dont L’œuvre de Limoges. Émaux limousins du Moyen Âge en 1995. Elle co-organise des colloques internationaux et en coédite les actes notamment Les cuivres émaillés dits vénitiens de la Renaissance italienne
(2018 T1. Corpus des œuvres et T2. Actes du colloque international d’étude) et Glass Atmospheric Alteration Cultural Heritage industrial and nuclear glasses (2019). Elle est actuellement co-commissaire de l’exposition «Émailler le verre à la Renaissance. Sur les traces des artistes verriers entre Venise et France».

Aurélie Gerbier est conservatrice du patrimoine au musée national de la Renaissance –château d’Écouen. Elle est en charge des collections de verreries céramiques et vitraux. Elle a été commissaire des expositions «Au gré du Rhin. Les grès allemands dans l’Europe de la Renaissance » (2014) et «Masséot Abaquesne. L’éclat de la faïence à la Renaissance» (2016) et est co-commissaire d’« Émailler le verre à la Renaissance. Sur les traces des artistes verriers entre Venise et France».