Cet été, roses et lavandes embaument au jardin des Tuileries

Restauration

Le 12 juillet 2021

Après le bosquet des Oiseaux et la Grande Allée, c’est au tour des roseraies de bénéficier d’une rénovation complète. Les végétaux anciens ont été remplacés par de nouveaux plants, selon une trame et une orientation nouvelles, redynamisant ainsi cette partie minérale du jardin.

Un lieu de promenade apprécié

À l’Ouest du jardin des Tuileries, près du Grand Bassin octogonal, se situent deux parcelles jumelles aux contours joliment ourlés, formés de buis taillés. On les appelle les Roseraies car elles s’ornent de rosiers qui apportent à cet espace minéral des notes de pourpre, de rouge, de rose pâle et de vert. L’air y embaume : des rosiers et des lavandes dégagent des parfums délicieux. Le matin, grâce à la rosée, ou après une fine pluie, ces fragrances se libèrent. Au Nord, cette partie du jardin qui reçoit très longtemps la lumière du soleil prend le nom de « Petite Provence » au 19e siècle. C’est là que les nourrices amenaient les enfants et que les vieux grognards de la Grande Armée se retrouvaient pour évoquer les batailles de Napoléon… 

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Roseraie du jardin des Tuileries

De nouvelles variétés pour fleurir les Roseraies

Ces Roseraies viennent d’être restaurées par l’équipe des jardiniers d’art grâce au soutien de Parfums Christian Dior. Les lavandes fatiguées ont été remplacées par du lavandin, plus odorant. L’orientation des rangs a été modifiée, pour s’aligner avec les bosquets. Aux rosiers anciens, qui ne fleurissent qu’en juin, ont été ajoutés des rosiers dits remontants, dont la floraison est plus longue et plus abondante. Les variétés ont été choisies pour leur beauté, leurs couleurs et leurs parfums. On y trouve des roses de mai et des roses de Damas, charnues et parfumées, comme celles cultivées à Grasse. On peut y humer le rosier « Jardin des Tuileries », qui a été créé en 2017 par Georges Delbard. La rose « André Le Nôtre » rend hommage au célèbre jardinier de Louis XIV qui a recréé le jardin des Tuileries à partir de 1664. Quant à la rose « Jardin de Granville », elle évoque discrètement le Cotentin, où Christian Dior a trouvé, dès l’enfance, ses premières inspirations. L’ensemble est rehaussé par des gerbes de sauges bleues et de digitales pourpres qui se balancent sous la brise. 

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Rose du jardin des Tuileries

Rénover les Tuileries dans les règles de l’art

Les jardiniers ont travaillé dans le respect de la biodiversité et des ressources naturelles : ainsi, un paillage réduit l’évaporation, afin de limiter les arrosages ; les buis, que des chenilles – les pyrales – seraient tentées de dévorer, sont traités sans pesticides. Enfin, pour satisfaire votre curiosité, un dispositif de médiation – panneaux illustrés, étiquettes botaniques – apporte des clés de compréhension de ces Roseraies renouvelées, où se mêlent la tradition du 17e siècle et l’esprit contemporain. Prenez l’une des célèbres chaises vertes des Tuileries et venez y goûter le repos…  

Au cœur du Louvre

Pour le deuxième épisode de la série « Au cœur du Louvre », direction le jardin des Tuileries pour découvrir la restauration des Roseraies auprès de celles et ceux qui y ont travaillé.

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