
David, une inspiration muetteRencontre-projection
18 Octobre 2025
David, une inspiration muette
Rencontre-projection
18 Octobre 2025
à 17h
Par Antoine de Baecque, historien.
Durée 60 min.
Historien et spécialiste de la Révolution, Antoine de Baecque évoque, à travers des extraits de films, la figure de David – faible rhéteur mais homme d’images – au cinéma et son influence sur les imaginaires de la Révolution à l’écran.
« On sait que David parlait peu, faible rhéteur, bredouillant, gêné par son kyste à la joue. Bien sûr, ses tableaux parlent pour lui. Au cinéma, cette figure de discrète mutité n’empêche pas David d’exercer une imagerie d’influence : les innombrables Assassinat de Marat composent ou recomposent le Marat assassiné, jusqu’à Abel Gance au début du 3e acte de son Napoléon. On trouve même la scène littérale dans le jeu vidéo Assassin’s Creed Unity : David peint le tableau et le joueur le finit. Sofia Coppola reprend, selon un kitsch assumé, Bonaparte franchissant le Grand Saint-Bernard dans une vision furtive de Marie-Antoinette. Mais c’est Andrzej Wajda qui confie à David son plus beau rôle : le peintre officiel de la Terreur, le maître des images robespierristes, en confiant le rôle, lors d’une scène d’anthologie, à un de ses amis peintres, Francisek Starowieyski. David parle alors, peu mais étrangement, en s’adressant à Robespierre qu’il met en scène : « Je veux te peindre dans la paix et la joie »… L’imagination fera le reste. »
Antoine de Baecque