Cette œuvre précieuse, emblématique de l'art byzantin de la seconde moitié du Xe siècle, est accessible au public dans le cadre d'une présentation pensée pour faciliter la découverte de ses détails iconographiques et de son contexte historique. Afin de permettre à toutes et tous d'en apprécier la richesse, un dispositif de médiation adapté est mis à disposition, comprenant des panneaux explicatifs en gros caractères, des descriptions audio pour les personnes malvoyantes, ainsi qu'un accompagnement sur demande pour les visiteurs à mobilité réduite. Les reliefs du coffre, représentant des scènes mythologiques finement sculptées, sont également présentés dans des supports visuels numériques permettant un agrandissement des motifs pour une meilleure lisibilité. Pour tout besoin spécifique, nous vous invitons à nous contacter en amont de votre visite.
Journée d’étude des jeunes chercheuses et chercheurs dans le domaine de l’art byzantin et des chrétientés orientales
2 Décembre 2025
Journée d’étude des jeunes chercheuses et chercheurs dans le domaine de l’art byzantin et des chrétientés orientales
2 Décembre 2025
Le département des Arts de Byzance et des chrétientés en Orient organise sa première journée d’étude des jeunes chercheurs et chercheuses en master de recherche dont l’objectif est de présenter et de valoriser le renouveau de la recherche dans le domaine des études byzantines et des chrétientés orientales. Mêlant études iconographiques, approches matérielles et typologiques, recherche de provenance et historiographie, cette journée montrera toute la diversité et le dynamisme de la recherche dans ces champs scientifiques.
Programme
8h45 : Accueil café
9h10 : Mots d’accueil
9h15 : Mots d’introduction de Maximilien Durand , département des Arts de Byzance et des chrétientés en Orient, musée du Louvre
9h25 : 1ère session : Historiographies
Modératrice : Camille Chenais, département des Arts de Byzance et des chrétientés en Orient, musée du Louvre
9h30 : 1924-1954 : contexte, enjeux et conséquences de la naissance d'une « question byzantine » au musée du Louvre
Mathilde Bertholon, École du Louvre
Durant la première moitié du XXe siècle, des réflexions novatrices et fondamentales se mettent en place au regard de la légitimité et de l’intérêt des collections byzantines au musée du Louvre. Longtemps délaissé par le personnel scientifique et par le public, l’art byzantin se voit progressivement réhabilité au sein du musée. Ce phénomène, essentiellement propulsé par l’instauration, en 1924, des Congrès internationaux des études byzantines, se concrétise par l’ouverture, en 1954, de la section des Antiquités chrétiennes du Louvre. C’est au cours de ces trente années que s’élaborent pour Byzance un discours scientifique étayé et une gestion muséographique autonome, sous l’influence d’un contexte historique complexe, de la construction de la byzantinologie, et des grands bouleversements que traversent le Louvre et les politiques muséales en général.
9h50 : Les objets archéologiques égyptiens d’époques romaine et byzantine du musée du Quai Branly – Jacques Chirac : modalités d’enrichissement de la collection et enjeux de provenance
Sélène Grünenberger, Université Paris I-Panthéon-Sorbonne
Les objets archéologiques égyptiens d’époques romaine et byzantine conservés au musée du Quai Branly – Jacques Chirac y sont principalement entrés à la fin du XIXe et au début du XXe siècle, selon différentes modalités faisant intervenir personnalités et institutions privées, publiques voire étatiques, et dans un contexte politico juridique égyptien marqué par la domination occidentale. Cette intervention s’attachera à souligner les modalités d’enrichissement de la collection et s’intéressera aux enjeux de provenance qui lui sont associés, ainsi qu’à leurs répercussions contemporaines. Elle s’appuiera sur des données obtenues par l’investigation de plusieurs fonds d’archives et la consultation de publications anciennes et plus récentes.
10h10 : Collection, spoliation et circulation des icônes en France entre 1933 et 1945 : la place des collectionneurs juifs dans l’accueil esthétique de l’icône
Anne-Laure Linet, École du Louvre
Au début du XXe siècle, plusieurs familles juives installées en France collectionnent les icônes de tradition orthodoxes. L’avènement du nazisme en Europe met en danger ces familles collectionneuses dont les biens culturels sont spoliés. Leurs icônes se retrouvent alors au cœur de la circulation des biens orchestrée par les officiers nazis et par les collaborateurs du régime de Vichy. Malgré elles, ces familles juives participent alors à la diffusion et à la démocratisation de l’icône sur le territoire français. Progressivement, son image tend à se modifier : elle n’est plus seulement perçue comme un objet de culte, mais comme un objet d’art à part entière.
10h30 : Le marché de l'icône en France dans le contexte du conflit russo-ukrainien (2014-2025)
Bruna Sathler, École du Louvre
Que devient l’icône lorsqu’elle circule sur le marché français en temps de guerre ? Peut-on encore parler d’« icônes ukrainiennes » quand les provenances se brouillent et l’héritage des attributions « russes » persiste ? Fondée sur les ventes publiques et des données des douanes d’Ukraine, cette intervention révèlera un segment instable du marché de l’art, dominé par la revente et l’imaginaire « russe ». Elle propose avant tout les bases d’une méthodologie pour l’après-guerre : une boîte à outils pour lire, classer et suivre ces objets fragiles.
10h50 : Discussion et questions
11h10 : Pause-café
11h25 : 2e session : La fabrique des images
Modératrice : Florence Calament, département des Arts de Byzance et des chrétientés en Orient, musée du Louvre
11h30 : Égaux devant Dieu et devant la mort : étude des représentations féminines sur les sarcophages paléochrétiens
Carla Vernagut, Sorbonne-Université
Les sarcophages paléochrétiens constituent un terreau favorable aux représentations féminines, que ce soit à travers la présence de personnages bibliques ou par celle des défuntes. Leur diversité témoigne d’une volonté de placer hommes et femmes sur un pied d’égalité pour illustrer le salut : le message de la rédemption se veut universel. La symbolique des personnages et la portée de leur message prévalent sur leur sexe. Il y a ici une intention manifeste de représenter des personnages féminins : un choix iconographique assumé par les premiers arts chrétiens qui auraient pu, au contraire, les invisibiliser. L’iconographie funéraire rend ainsi possible une forme d’abolition des rapports de genre dans la mort.
11h50 : Les tissus égyptiens tardifs à décor bucolique
Marion Evrard, Sorbonne Université
Les textiles à décor bucolique étudiés sont datés d’entre le IVe et le VIIe siècle. Le répertoire bucolique, issu de la culture antique grecque et romaine, reste très apprécié durant l’Antiquité tardive. Les deux sources littéraires majeures de cette iconographie sont les Idylles de Théocrite et les Bucoliques de Virgile. Cependant, les topoi littéraires mis en image sur les textiles font aussi écho à d’autres œuvres d’auteurs antiques ou tardo-antiques. Les motifs employés par les tisserands égyptiens peuvent être archétypaux, combiner différents répertoires d’inspiration ou faire référence à des histoires précises. L’étude iconographique et technique de ces textiles rappelle que le vêtement est un marqueur social fort.
12h10 : Les coffrets d’ivoire à décor mythologique : les thèmes iconographiques profanes à l’époque médiobyzantine.
Alexia Barras, École du Louvre
Cette intervention s’intéresse aux coffrets en ivoire byzantins à décor profane produits entre le IXe et le XIIe siècle. Ces coffrets dits « à décor de rosettes » relèvent d’une production circonscrite à la dynastie macédonienne. Par une analyse iconographique et culturelle, elle interroge le choix des scènes représentées, l’identité des commanditaires et leurs liens avec l’humanisme macédonien, phénomène intellectuel caractéristique de cette période. Cette étude vise à identifier les sujets mythologiques représentés et à dégager des regroupements iconographiques des coffrets afin de mieux appréhender ces objets de luxe dans leur contexte culturel.
12h30 : Discussion et questions
12h50 : Pause déjeuner
14h30 : 3e session : L’image et sa diffusion
Modératrice : Magali Coudert, département des Arts de Byzance et des chrétientés en Orient, musée du Louvre
14h35 : Étude iconographique des eulogies syméonides (Syrie, VIe siècle)
Samuel Hivroz, Université Paris I-Panthéon-Sorbonne
Au cœur des rivalités entre moines monophysites du Massif Calcaire, et partisans de l’orthodoxie de l’Antiochène, la production d’eulogies, dans les sanctuaires pérégrins des deux Syméon stylites, s’impose comme un enjeu économique et dogmatique. L’iconographie développée par les moines du Mont Admirable s’inspire des images produites à Qal‘at Sim‘an dans une tentative d’absorption du premier Syméon. Cette étude propose de revenir sur cette iconographie, et offre des pistes d’attribution à l’un des deux stylites homonymes.
14h55 : Les représentations d’architecture dans les pavements des églises tardo-antiques du Levant
Guillemette Roelens, École du Louvre
Au sein des productions chrétiennes de l’Antiquité tardive, les églises levantines se distinguent par leurs riches pavements de mosaïque. Les programmes iconographiques donnent à voir le cosmos créé par Dieu et le territoire contemporain aux communautés chrétiennes de la région. Un motif à la valeur symbolique particulière apparaît comme une spécificité régionale, celui de l’architecture. Celui-ci est employé de manière quasiment exclusive dans les églises du Levant, entre le début du Ve siècle et le premier quart du VIIIe siècle. À la lumière de ces images d’architecture, on décèle les préoccupations des communautés chrétiennes ainsi que les phénomènes historiques, religieux et sociaux marquant la région entre la reconnaissance officielle du christianisme et son affaiblissement suite à la conquête arabo-musulmane.
15h15 : Production, diffusion et réception des « camées en verre » dans les espaces chrétiens au XIIIe siècle
Yaël Ripouteau, École du Louvre
Cette communication présente les enjeux principaux entourant les pâtes de verre – « camées en verre » – à décor chrétien dans l’espace méditerranéen du XIIIe siècle : en premier lieu leur variété, leur production sérielle et centralisée, ainsi que l’ambiguïté de leur statut. Ces éléments permettent d’émettre des hypothèses quant aux fonctions des pâtes de verre. Ces hypothèses sont confrontées, d’abord, aux données archéologiques, puis aux phénomènes de copie et de remploi des pâtes de verre. On s’intéresse ainsi à leur diffusion et leur réception dans les espaces d’obédience chrétienne, avant de conclure sur leur présence contemporaine dans les collections muséales.
15h35 : Discussion et questions
15h55 : Pause-café
16h10 : 4e session : L’objet en contexte
Modérateur : Étienne Blondeau, département des Arts de Byzance et des chrétientés en Orient, musée du Louvre
16h15 : Le corpus des panagiaria entre le Xe et le XVIIIe siècle : développement d’une typologie
Hortense Claeyssens, École du Louvre
Qu’ils adoptent la forme d’une patène ou d’un médaillon, les panagiaria sont utilisés lors d’un rite singulier : l’élévation de la panagia. Ces ustensiles liturgiques forment un corpus relativement homogène en raison de leur programme iconographique qui fait directement écho au rite. Toutefois, il est possible d’observer au sein de ce corpus un certain nombre de variations, notamment liées à la région ou à la période de création de l’objet. L’étude matérielle des panagiaria associée à l’étude des sources liturgiques permet d’envisager la manière dont le rite est apparu au Xe siècle et dont il s’est développé jusqu’au XVIIIe siècle, période qui semble marquer son déclin. Cette intervention est l’occasion de présenter un corpus constitué de 83 objets présents dans des collections d’institutions muséales ou religieuses.
16h35 : Suivre les fils d’Ariane de la culture matérielle arménienne : une étole du Catholicos Joseph Arghutian (1743-1801) au prisme de la microhistoire globale
Anahide Kasparian, Aix Marseille Université
Cette intervention portera sur un cas d'étude en histoire, mobilisant une étole produite en 1779 sur commande du Catholicos Joseph Arghutian. Il s’agira de réfléchir aux apports et difficultés du croisement des sources (dans notre cas les imprimés et les cartes) et de l’historiographie à travers ses différents courants (microhistoire simple et globale, biographie d'objets). L’étole constitue un point d’entrée dans un XVIIIe siècle marqué par le polycentrisme confessionnel et ecclésiastique, que nous pourrons par ailleurs proposer d’entrevoir par une synthèse à plus large échelle des textiles liturgiques arméniens de la période et de leurs inscriptions.
16h55 : Étude de la matérialité des icônes peintes des collections françaises, à partir de celles traitées par le C2RMF
Cylia Slamani, École du Louvre
Cette intervention présentera les résultats d’une recherche consacrée à la matérialité des icônes peintes conservées dans les collections françaises. L’étude repose sur les rapports d’étude, de laboratoire et de synthèse produits par le C2RMF (base EROS). L’analyse des supports, préparations, couche picturale et dorures a permis de mieux comprendre les techniques de fabrication et les altérations d’un corpus de cinquante icônes, d’origines et de périodes variées. Ce travail met en évidence la contribution du C2RMF à l’étude des icônes, mais aussi les limites documentaires et la nécessité d’outils de synthèse pour enrichir la connaissance de ce patrimoine
17h15 : Discussion et questions
17h35 : Mots de conclusion de Maximilien Durand, département des Arts de Byzance et des chrétientés en Orient, musée du Louvre
17h50 : Fin de la journée
Constantinople, Atelier du Groupe pictural, coffre à scènes mythologiques, 2e moitié du Xe siècle, OA 7503 © musée du Louvre
