Les Fables de Starewitch, d’après La Fontaine
26 Octobre 2022
Les Fables de Starewitch, d’après La Fontaine
26 Octobre 2022
Films de Ladislas et Irène Starewitch
Fr., 1922-1932, 65 min
Musique originale Jacques Cambra, avec la voix de Léona-Béatrice Martin-Starewitch
"Le Lion et le Moucheron" ; "Le Rat des villes et le rat des champs" ; "Les Grenouilles qui demandent un roi" ; "La Cigale et la fourmi" ; "Le Lion devenu vieux"
Cycle de cinéma : « Machins, machines, de Buster Keaton à Tim Burton »
Les Choses. Une histoire de la nature morte - En lien avec l'exposition
Séance Jeune public
Le Lion et le Moucheron (1932, nb, sonore)
Le Rat de villes et le rat des champs (1926, coul., muet mus.)
Les Grenouilles qui demandent un roi (1922, coul., muet mus.)
La Cigale et la fourmi (1927, coul., muet mus.)
Le Lion devenu vieux (1932, nb, sonore)
« Ladislas Starewitch, né à Moscou en 1882 de parents polonais, passe son enfance en Lituanie. Autodidacte, il s’intéresse à la peinture, à la photographie et surtout à l’entomologie. C’est pour expliquer la vie des insectes au Musée Ethnographique de Kovno (Lituanie) qu’il tourne son premier film d’animation dans lequel il utilise des scarabées naturalisés, filmés image par image. Le succès est immédiat : le film La Cigale et la fourmi, présenté en 1911, suscite l’admiration internationale. Obligé de quitter le pays au lendemain de la révolution bolchevique, il emménage définitivement en France à partir de 1920 et installe son studio à Fontenay-sous-Bois. Dès lors, avec sa fille aînée Irène qui l’assiste pour la fabrication des marionnettes et sa femme Anna qui conçoit et fabrique les costumes, il entre dans la phase la plus prolifique de sa création. Nina, sa fille cadette, devient la vedette d’une série de films parmi les plus inventifs, mêlant animation, trucages et images réelles. Distribuées aux Etats-Unis et en Europe essentiellement, ses œuvres lui valent des récompenses internationales… Starewitch continuera de tourner jusqu’à sa mort en 1965, réalisant au total une centaine de films en prise de vues réelles et/ou animation. Récemment, des créateurs comme Tim Burton, Terry Gilliam, Ray Harryhausen ou bien tout récemment Wes Anderson et son Fantastic Mr. Fox ont rendu hommage à ce magicien de la ciné-marionnette dont la virtuosité reste inégalée…
De même que La Fontaine s’inscrit dans la continuité des grands anciens comme Esope ou Horace, Starewitch s’inscrit dans les traces de La Fontaine ou de Krilov tout en renouvelant totalement des récits connus de tous. Il s’inscrit bien dans ce projet de La Fontaine : "J'ai pourtant considéré que ces fables étant sues de tout le monde, je ne ferais rien si je ne les rendais nouvelles par quelques traits qui en relevassent le goût... on veut de la nouveauté et de la gaieté". (Fables choisies, mises en vers par Jean de La Fontaine, Préface, 1688)...
Les cinq Fables de Ladislas Starewitch réalisées de 1922 à 1932 : Le Rat de villes et le Rat des champs, La Cigale et la Fourmi, Les Grenouilles qui demandent un roi, Le Lion et le Moucheron, Le Lion devenu vieux sont inspirées de La Fontaine. Ces fables sont toutes extraites du premier recueil paru le 31 mars 1668 et dédié au Dauphin, jeune fils du roi Louis XIV. Si le texte et la langue des fables restent inchangés, le nouveau pouvoir de Starewitch est du domaine de l’appropriation de l’image. La mise en image des fables ne date pas d’hier, elle est même liée au genre. Dès le début du 19 ème siècle il existait de petits théâtres animés des fables, et les séances de lanterne magique familiales ou scolaires étaient de merveilleux moments au cours desquels la projection dans l’obscurité de plaques de verres colorées permettait aux petits et aux plus grands de visualiser les différentes séquences du récit. »
Textes de Léona Béatrice Martin-Starewitch et François Martin issus du dossier pédagogique Les Fables de Starewitch d’après La Fontaine