Pierre Soulages et Jean-Michel Meurice

Séance introduite par Alfred Pacquement, historien de l’art, président de l’Etablissement public de coopération culturelle du Musée Soulages de Rodez, commissaire de l’exposition « Soulages au Louvre » en 2019.

"Pierre Soulages, visite particulière" de Jean-Noël Cristiani, Fr., 2001, 26 min
Film présenté par Jean-Noël Cristiani
Coproduction INA, La Cinquième, musée du Louvre
Le film met en scène Pierre Soulages rendant visite au Louvre à une œuvre qui lui est chère : La Vierge en majesté de Cimabue. Cette peinture le touche depuis qu’il l’a découverte à l’âge de 17 ans. Face à l’œuvre, il livre ses réflexions sur la création, « l’espace » du tableau, son « souffle »… Pour lui, l’œuvre d’art est une « présence fraternelle », dont l’auteur est un proche, au-delà des siècles, au-delà du temps… Pierre Soulages nous livre une leçon de peinture à travers le filtre de son regard, de sa subjectivité, de sa passion.

Cette séance consacrée à Pierre Soulages est l’occasion de rendre hommage au peintre et cinéaste également disparu en 2022, Jean-Michel Meurice, qui le filma à plusieurs reprises.

Pierre Soulages
de Jean-Michel Meurice, Fr., 1981, 52 min
Film présenté par Guillaume Lavit d’Hautefort, réalisateur

Jean Michel Meurice filme, à la fin des années 1970, son ami Pierre Soulages à Paris et à Sète. Le peintre s’explique, de façon simple et sensible, sur son art, ses recherches, l’évolution de son style. Quelques séquences permettent de le voir travail¬ler dans son atelier. Il parle également de ce qu’il affectionne particulièrement : la poésie, la lumière, l’architecture.
La rencontre de Jean-Michel Meurice avec Pierre Soulages en 1963 fut déterminante pour son œuvre de peintre car elle lui aura permis d’être conforté dans ses choix et la voie vers laquelle il s’était engagé. A ce sujet, il écrit : «  Il fut longtemps le seul regard attentif que je rencontrais… dix ans avant que l’on envisage cette idée curieuse de retour à la peinture, de peinture-peinture, il était à peu près le seul à connaître et à regarder les recherches de Buren, Parmentier, Viallat, Dezeuze et bien d’autres. » 

Né en 1938 à Lille, Jean-Michel Meurice occupe une place unique dans l’histoire artistique et culturelle de la seconde moitié du XXème siècle et du début du XXIème siècle. A l’avant-garde du mouvement Supports/Surface, alors qu’il est mobilisé en Algérie, en 1960 il réalise une de ses premières œuvres qui réunit ses deux passions : une pellicule de film de 300 mètres dont le motif n’est composé que de la trace répétitive de doigts et de pinceaux ; projetée sur un écran elle se transforme en une peinture mouvante d’une durée de 10 minutes. Depuis lors, il mènera une double et constante activité de peintre et de cinéaste. Son engagement pour le genre documentaire dès cette origine, l’amènera à créer environ 150 films portant aussi bien sur l’art que sur des sujets de société, d’économie ou de politique. Ses portraits sur des artistes (tels ceux sur : Zao-Wouki, Bram Van Velde, Hantaï, Soulages, Le Caravage, Miro…) sont des références et des documents d’importance dans la compréhension de leurs processus de création. Cette oeuvre double a été distinguée par le Grand Prix de l’Académie des Beaux-Arts pour la peinture, et par le Grand Prix National pour la Création Audiovisuelle. Soucieux de défendre la télévision d’auteur, Jean-Michel Meurice est également co-fondateur d’Arte avec l’historien Georges Duby. Ses œuvres comme les « Pénélopes » (collection Centre Pompidou, donation Daniel Cordier) ou les « Hydra »  (collection Musée Fabre) font partie des collections de nombreux musées et fondations en France et dans le monde. Une salle lui est actuellement réservée au Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris (donation Françoise Marquet-Zao).

Dans le cadre des Journées Internationales du Film sur l'Art - 2023

Hommages - JIFA 2023