Ruines
12 Mai 2023
Ruines
12 Mai 2023
Présidence : Philippe Jockey (histoire de l'art et archéologie du monde grec, université Paris Nanterre)
14h30 à 14h45
Stèle de Zeus Olympien (poème de Nicolas Calas - 1907-1988)
Lecture bilingue par Stéphane Sawas, études grecques modernes, INALCO
Historien et helléniste, Stéphane Sawas est professeur des universités à l’INALCO et chargé de cours à l’École Normale Supérieure. Ses travaux portent sur la littérature, la musique et le cinéma grecs des 20e et 21e siècles dans leur contexte méditerranéen. Médaille d’Or de la Société Grecque des Traducteurs Littéraires, il est notamment l’auteur de l’anthologie Le Conseil de la cloche et autres nouvelles grecques (Éditions Rue d’Ulm).
14h45 à 15h15
Variations autour d’archê : La Momie (Shadi Abdessalam, 1969) ; Golem, l’esprit de l’exil (Amos Gitaï, 1992) ; La Pierre triste (Filippos Koutsaftis, 2000) »
Par Alain Schnapp, Histoire de l'art et archéologie du monde grec, université Paris 1 Panthéon-Sorbonne
Le cinéma est une sorte de de protection contre la fragilité des vies humaines et l’érosion des souvenirs, il est souvent lui-même une fenêtre ouverte sur les origines, un aperçu d’un improbable commencement. Quand le cinéaste se confronte avec le passé ce thème est encore redoublé et la présence des ruines dans l’image opère une sorte de court-circuit, elle relève de ce que Diderot appelait la « poétique des ruines ». Ce fil du lien entre passé et présent est essentiel dans le travail de ces trois réalisateurs. Chacun d’entre eux entre par effraction dans un passé onirique qui nous révèle notre indéfectible lien avec ce qui est advenu et qui pourrait advenir…
Alain Schnapp est professeur émérite d’archéologie à l’université de Paris 1 Panthéon-Sorbonne. Il a été le premier directeur général de l’Institut National d’Histoire de l’Art et il a enseigné et poursuivi ses travaux dans de nombreuses universités aux Etats-Unis, en Grande-Bretagne, en Italie, en Allemagne, en Suisse et au Danemark. Ses recherches ont porté sur l’archéologie des cités grecques d’Italie du Sud et de Crète, sur l’anthropologie des images et sur l’histoire de l’archéologie. Parmi ses publications récentes : Une Histoire des civilisations, comment l’archéologie bouleverse nos connaissances (avec JP. Demoule et D. Garcia), ouvrage collectif, Paris, La Découverte/INRAP ; La conquête du Passé, aux origines de l’archéologie, Paris, La Découverte-Carré, (3° édition) 2020 ; Une histoire universelle des ruines, des origines aux Lumières, Paris, Le Seuil 2020
15h15 à 15h30 : Discussion
15h30 à 16h30
Remake. A propos de Bassae.
Projection de Bassae (Jean-Daniel Pollet, Fr., 1964, 9 min) et de Bassae Bassae (Fabien Giraud et Raphaël Siboni, Fr., 2014, 9 min).
suivie d’une discussion entre Fabien Giraud (artiste), Raphaël Siboni (artiste), Philippe Jockey (histoire de l'art et archéologie du monde grec, université Paris Nanterre) et Suzanne Liandrat-Guigues (études cinématographiques, université Paris VIII)
Bassae : un temple au cœur du Péloponnèse, d’où le temps nous questionne... Bassae Bassae : Depuis 1987, date du début de sa restauration, le temple de Bassæ est recouvert d’une grande tente blanche et demeure dissimulé aux regards. Il y a quarante ans, le film de Jean-Daniel Pollet parlait des pierres dressées devenues muettes sous le silence des dieux retirés. Bassæ Bassæ montre le temple rendu invisible par sa restauration même. Reprise au présent de l’œuvre originale, c’est un film de sons et d’images sur une chose devenue muette et invisible.
Fabien Giraud et Raphaël Siboni sont nés respectivement en 1980 et 1981. Ils vivent et travaillent à Paris. L'œuvre a été co-produite avec le Casino Luxembourg–Forum d’art contemporain avec le soutien de la Fondation Nationale des Arts Graphiques et Plastiques et du Filmprojektion Mondt, Hambourg. Cette œuvre a été réalisée dans le cadre de l'exposition « The Unmanned » du 16 novembre 2014 au 8 mars 2015.
Suzanne Liandrat-Guigues, est professeur émérite de l'Université Paris-VIII. Spécialiste de Visconti sur lequel elle a écrit ouvrages et articles, elle a développé une recherche esthétique sur le cinéma et les autres arts. Avec Jean-Louis Leutrat, elle a co-écrit des études consacrées au cinéma de la modernité ( Alain Resnais, Jean-Luc Godard, Jean-Daniel Pollet). Elle a publié en 2020, Visconti.Traverses ( Editions 202, Bordeaux); paraîtra prochainement Quatre courts métrages de Jean Cayrol et Claude Durand ( L'Harmattan, coll. Le Parti pris du cinéma). Elle prépare un essai sur la sculpture dans les films de Marguerite Duras ( à paraître aux Presses Universitaires de Rennes).
Philippe Jockey est professeur d'histoire de l'art et d'archéologie du monde grec à l'université Paris Nanterre (UMR 7041 ArScAn (Archéologie et sciences de l'Antiquité), responsable de l'équipe Archéologie du monde grec et systèmes d'informations.
Ancien membre de l'École française d'Athènes, spécialiste de la sculpture grecque antique et de la (non)réception moderne et contemporaine de ses couleurs (Le Mythe de la Grèce blanche (2ème éd., Paris, Belin, 2015), ses recherches portent en outre sur l'archéologie, son histoire et ses pratiques (L'Archéologie, 2ème éd. Paris, Belin, 2013), ses reconstructions mémorielles, leurs expressions dans les médias et ses tout derniers développements numériques.
16h30 à 17h : Pause