Dessins des Carrache

5 novembre 2025 – 2 février 2026

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  • vue de l'œuvre Des modèles mis en scène - 1

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Des modèles mis en scèneAnnibale Carracci
Étude pour le faune debout dansant au centre du « Triomphe de Bacchus et Ariane »
Pierre noire et craie blanche sur papier bleu décoloré, 42,4 x 36,2 cm
Paris, musée du Louvre, département des Arts graphiques, INV 7187 recto

Le centre du plafond de la Galerie Farnèse est occupé par un quadro riportato, un faux tableau en trompe-l’œil, ayant pour sujet le « Triomphe de Bacchus et Ariane ». Le reste du plafond est découpé en plusieurs fresques, des quadri riportatisur le thème des amours des dieux. 

Ce faune dansant à l’allure théâtrale est un dessin préparatoire pour le « Triomphe de Bacchus et Ariane ». C’est une scène de liesse qui raconte le retour victorieux du dieu Bacchus après sa conquête des Indes. Drapé d’une peau de tigre et accompagné de félins vivants, Bacchus est la divinité du vin et de la fête. Il est entouré de la bacchanale, cette foule festive à l’allure peu belliqueuse, avec qui Bacchus a pu conquérir les Indes. 

Le faune dessiné ici se situe à droite d’Ariane dans la fresque finale. Il est représenté en plein mouvement, vêtu d’une simple cape qu’il retient dans le dos, un bâton à la main. Pour tenir cette pose dynamique, le modèle a probablement utilisé un agrès, ensuite interprété par Annibale Carracci comme le bâton de bois dans la version peinte. D’autre part, la position de la jambe droite du modèle nous indique que le modèle posait probablement assis.

La comparaison avec la composition finale éclaire l’évolution du projet. Le visage n’est pas tout à fait le même, les cheveux sont plus longs. Des repentirs sont visibles sur le dessin, comme c’est le cas au niveau du bras gauche du faune. Ces changements témoignent de la recherche constante de justesse chez Annibale Carracci. La technique à fresque, utilisée pour la composition finale, sèche vite et ne permet pas les repentirs. Elle impose un travail de préparation minutieux, fait de reprises et d’essais, qui explique le nombre remarquable d’études parvenues jusqu’à nous. 

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