Naples à Paris

7 juin 2023 – 8 janvier 2024

Passée

Passée

  • vue de l'œuvre Lorsque le temps s’arrête et scelle deux destins - 1

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Lorsque le temps s’arrête et scelle deux destinsGuido Reni
Atalante et Hippomène
1615 – vers 1618

« La jeune fille surprise, attirée par la pomme brillante, se détourne au milieu de sa course et ramasse l'or qui roulait à terre. »

Ovide, Les Métamorphoses, X

Un effrayant oracle

Un oracle avait prédit à Atalante que si elle prenait un époux, sans cesser de vivre, elle cesserait d'être elle-même. Effrayée par cette prédiction, elle cherche à écarter tous les prétendants qui se présentent. Elle leur donne pour condition à son mariage de la vaincre à la course ou de mourir. En raison de sa grande beauté, beaucoup tentent l'épreuve et y laissent la vie. Le jeune Hippomène assiste à l'une de ces courses et tombe amoureux de la jeune fille. Il demande alors la protection de Vénus qui lui fournit trois pommes d'or du jardin des Hespérides. Comme à l'accoutumée pendant la course, Atalante dépasse Hippomène qui jette alors une première pomme. Sa concurrente se laisse prendre et se baisse pour récupérer le fruit. Par deux fois, le même manège recommence et Atalante doit laisser la victoire au jeune homme qui l'épouse. Malheureusement, les deux amants vont oublier de remercier la déesse. Indignée, Vénus les livre à Cybèle qui accomplit l'oracle : désormais métamorphosés en lions, ils habiteront les forêts, soumis à la déesse.

Quand le temps semble arrêté

Hippomène vient de jeter la deuxième pomme d'or. Atalante, qui retient la première dans sa main gauche, se retourne pour la ramasser. Le temps semble arrêté dans un clair-obscur de couleur fauve. Seules les draperies tournoyantes qui recouvrent à peine la nudité des deux héros rappellent le mouvement de la course. Les corps, à la beauté sculpturale, évoquent la perfection classique des marbres antiques soulignés par le jeu quasi caravagesque des ombres et des lumières. Les protagonistes se repoussent dans un mouvement contraire, les regards se fuient, mais déjà l'entrecroisement délicat des jambes fait deviner l’heureuse issue de la compétition.

Le saviez-vous ?

Il existe deux versions de ce tableau, l'une au musée de Capodimonte et l'autre au musée du Prado.

  • Guido Reni, Atalante et Hippomène. Naples, Museo e Real Bosco di Capodimonte

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