Pour la 14e édition de sa campagne d’appel au don « Tous Mécènes ! », le musée du Louvre a réuni 1 600 000 euros en faveur de l’acquisition du Panier de fraises de Jean Siméon Chardin (1699-1779). Classée « trésor national » cette célèbre nature morte était le dernier chef-d’œuvre de Chardin encore en mains privées. Ce tableau unique dans l’œuvre du peintre, a rejoint les collections du Louvre grâce à une mobilisation historique de 10 000 donateurs.
Un chef d'oeuvre gourmand et poétique
« Ô Chardin, ce n’est pas du blanc, du rouge, du noir que tu broies sur ta palette; c’est la substance même des objets, c’est l'air et la lumière que tu prends à la pointe de ton pinceau et que tu attaches sur la toile. [ . .] On n’entend rien à cette magie. » Denis Diderot, Salon de 1763.
À l’été 1761, Jean Siméon Chardin expose au Salon carré du musée du Louvre une composition avec un Panier de fraises en son centre. C’est l’une des dernières natures mortes du peintre, alors au faîte d’une brillante carrière qui lui vaut une reconnaissance dans toute l’Europe et de prestigieuses commandes royales.
Dépouillé et ordonné, le Panier de fraises se distingue du « beau désordre » des autres toiles de Chardin à cette époque. Le volume dense mais transparent du verre d’eau équilibre le fragile monument des fruits rouges. L’artiste s’est visiblement attaché au défi de la représentation de cette singulière pyramide d’un rouge intense, à la fois comme une masse compacte et comme un édifice fragile composé de cette multitude de petits éléments légèrement coniques et instables.
Admiré par Denis Diderot et ses contemporains, le Panier de fraises attire également l’attention des frères Goncourt (1863) :
« Voyez ces deux œillets : ce n’est rien qu’une égrenure de blanc et de bleu, une espèce de semis d’émaillures argentées en relief ; reculez un peu ; les fleurs se lèvent de la toile à mesure que vous vous éloignes […]. Et c’est là le miracle des choses que peint Chardin : modelées dans la masse et l’entour de leurs contours, dessinées avec leur lumière, faites pour ainsi dire que l’âme de leur couleur, elles semblent se détacher de la toile et s’animer, par je ne sais quelle merveilleuse opération d’optique, entre la toile et le spectateur dans l’espace. »
Depuis le milieu du XIXe siècle, le tableau n’a pas quitté la collection des descendants d’Eudoxe Marcille (1814-1890) qui fut un des plus grands amateurs de l’œuvre de Chardin dans l’histoire. Présentée régulièrement dans des expositions au cours du XXe siècle, la peinture est devenue l’une des icônes de l’œuvre de Chardin et, au-delà, un des jalons de l’histoire de la peinture de nature morte occidentale.
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Le Chardin manquant
Le Panier de fraises est l’une des plus importantes œuvres de Chardin. Classé « Trésor national », ce tableau risque aujourd’hui de quitter la France s’il n’entre pas dans les collections nationales. C’est pourquoi le musée du Louvre en appelle à la générosité de toutes et de tous pour soutenir son acquisition.
Grâce à la générosité exceptionnelle de LVMH Moët Hennessy – Louis Vuitton, au soutien de la Société des Amis du Louvre et à la mobilisation historique de 10 000 donateurs, le Panier de fraises a rejoint les collections du Louvre, complétant le plus important ensemble de peintures de l’artiste au monde !
Un temps menacé de quitter le pays, le Panier de fraises nouvellement acquis fait son grand tour de France ! Après une première étape au Louvre-Lens au printemps, l’œuvre sera présentée au musée des Beaux-Arts de Brest à partir du 2 juillet et au musée d’art Roger-Quilliot de Clermont-Ferrand à l’automne.
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Le Portrait du roi d'Angleterre Charles Ier, d'Antoon Van Dyck, retrouve sa cimaise après plus d’un an de restauration. Blaise Ducos, conservateur en chef en charge des peintures flamandes et hollandaises, nous présente cette œuvre majeure.
A l’occasion du quatre-vingtième anniversaire de la Libération de Paris, le Louvre, en association avec le média Les Temps qui courent, revient sur l’histoire tourmentée du musée pendant la Seconde Guerre mondiale. La web-série, diffusée en septembre et octobre sur les réseaux sociaux, peut désormais être visionnée sur le site du Louvre et la chaine YouTube Les Temps qui courent.