Trente ans après l'inauguration de la cour Puget, sa terrasse haute fait l'objet d'un réaménagement. Rencontre avec Stéphanie Deschamps-Tan, conservatrice en charge des sculptures européennes de la première moitié du XIXème siècle.
Pourquoi une nouvelle présentation ?
Nous souhaitions que le buste monumental de Napoléon par Bartolini, qui avait beaucoup voyagé pour des expositions ces dernières années, soit présenté de façon permanente au sein du parcours des sculptures néo-classiques. Par ailleurs, plusieurs groupes, jusqu’alors présentés dans le jardin des Tuileries, ont pu être remplacés par des moulages grâce à un mécénat de la société David Yurman. Certains des originaux ont beaucoup souffert de leur exposition en extérieur, mais l’un d’entre eux, qui figure le combat de Thésée et du Minotaure par Ramey, a pu être installé sur la terrasse supérieure de la cour Puget. Il y dialogue avec l’Hercule combattant Acheloüs métamorphosé en serpent de Bosio.
On a l’impression que la muséographie s’articule autour du buste de Napoléon…
Il s’agit en effet d’une œuvre majeure, non seulement par ses proportions impressionnantes mais également en raison de son histoire. Sous l’Empire les visiteurs accédaient au musée par la rotonde de Mars. Dominique-Vivant Denon avait commandé ce buste pour prendre place sur la façade, au-dessus de la porte. La présentation actuelle, où il occupe le centre de la terrasse, le met de même en valeur. Le choix d’un socle haut respecte la vision d’origine, par en-dessous. Il s’agit d’une représentation idéalisée de l’empereur, la couronne de lauriers renvoyant au modèle antique.
Il est entouré d’autres effigies de l’empereur…
A gauche, la statue monumentale de Napoléon par Lemot est une autre commande de Vivant Denon. Elle était destinée à prendre place au sommet de l’arc de triomphe du Carrousel, pour conduire l’attelage des chevaux de Saint-Marc, spoliés par les armées françaises à Venise en 1797. Image hybride, entre effigie à l’antique et portrait de sacre, elle déplut à l’empereur qui ordonna qu’on la descende de l’arc. A droite, le monument figurant Napoléon s’éveillant à l’immortalité fut réalisé pour un ancien officier de la garde impériale, qui aménagea un musée Napoléon dans le parc de sa propriété bourguignonne. Nous présentons ici le modèle en plâtre qui servit pour la fonte en bronze. Sculpté par François Rude après le retour des cendres, il offre une vision funèbre et romantique de l’empereur.
Au-delà de cette thématique impériale, comment s’organise ce nouvel aménagement ?
La sculpture néo-classique privilégie les références à l’Antiquité : outre les combats mythologiques déjà évoqués, Le soldat de Marathon annonçant la victoire de Cortot s’inscrit dans la tradition du nu académique, tout comme le Spartacus de Foyatier. Ce dernier, figuré au moment où il se libère de ses chaines, se tient debout, les bras croisés, l’épaule gauche en avant et la main sous le menton, dans une posture semblable à celle de Velléda, d’Hippolyte Maindron, présentée en regard. Au-delà de l’aspect formel, l’histoire de cette jeune druidesse gauloise imaginée par Chateaubriand dans Les Martyrs, emprisonnée pour avoir appelé son peuple à se soulever, reprend la même thématique. Œuvre résolument moderne, Spartacus constitue un symbole de la révolte contre l’oppression.
La terrasse sud accueille la sculpture romantique. Jeanne d’Arc écoutant ses voix de Rude fait pendant au Duc d’Orléans de Jaley. Version romantique du héros antique, Métabus tenant sur ses genoux sa fille endormie est traité avec naturalisme, particulièrement dans le relâchement du corps de l’enfant abandonnée au sommeil. Néanmoins la présentation n’est pas définitive. Dans l’attente du retour du Génie de la chasse de Debay, actuellement exposé au Louvre-Lens, nous avons choisi de mettre en valeur Biblis mourante changée en fontaine, un thème tiré des métamorphoses d’Ovide.
Afin de présenter ces collections dans les meilleures conditions, nous avons procédé à un nettoyage de l’ensemble des sculptures du XIXème siècle sur une période de trois ans. Nous avons bénéficié pour ce programme du soutien du Cercle des Mécènes. Une attention particulière a été portée à la scénographie, réalisée par Victoria Gertenbach, qui a su mettre en valeur les œuvres en jouant de correspondances formelles. Enfin, l’implication des équipes de la régie du département des Sculptures et de l’atelier de marbrerie a rendu possible ce réaménagement.
Après dix ans d'absence, la salle du parvis du temple retrouve ses célèbres babouins de granit. Un retour que nous décrit Hélène Guichard, conservatrice générale, adjointe au directeur du département des Antiquités égyptiennes.
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Depuis trois ans, dans le cadre d’une collaboration entre le Festival d’Automne et le Louvre, le musée invite un chorégraphe à concevoir un projet au sein de ses espaces. Cette année, François Chaignaud y présente Petites joueuses dans les vestiges de la partie médiévale. Ce spectacle, conçu comme une déambulation, introduit l’exposition « Figures du fou. Du Moyen Âge aux Romantiques » que les spectateurs peuvent visiter ensuite, passant de la scène à la salle.