Partenariat Musée du Louvre / Ecole nationale supérieure des Beaux-Arts

"Je ne suis pas toujours là où je crois être" : à l'écoute des cartographies du Louvre

CréationInstallations

Le 13 juin 2024

Depuis l’année dernière, un dialogue s’est renoué entre le Louvre et plusieurs générations d’artistes. Dans le cadre d’un récent partenariat avec l’Ecole nationale supérieure des Beaux-Arts de Paris, le musée accueille aujourd’hui une autre restitution de ces conversations.

L’écoute du Louvre 

Renouant avec son passé d’atelier, le Louvre a accueilli, pendant plus d’un an, les étudiants des Beaux-Arts. Ceux-ci ont parcouru les collections pour y puiser les ferments de leurs travaux. Si, comme aimait à le rappeler Cézanne, « le Louvre est le livre où nous apprenons à lire », leur partition nous invite à l’écouter au moyen de ses audio-guides. Le début de cette « audio-expérience » aura lieu dans le Studio, où les visiteurs pourront s’emparer de flyers sur lesquels des QR codes permettront de télécharger les quinze pistes à écouter dans les lieux suggérés par les différentes propositions. 

Par cet aspect temporel du son, les étudiants proposent un pas de côté à l’égard de la plus grande représentation des arts de l’espace dans les collections. Il y a là un écho aux gestes de la « critique institutionnelle », par laquelle sont désignés les artistes qui se saisissent des outils, de l’histoire et des matériaux du musée. Précisément, la fonction d’informateur de l’audio-guide est déjouée, celui-ci devient un vaisseau au sein duquel divaguer entre le temps et les géographies des départements.

Poétique de la désorientation sonore  

« Je ne suis pas toujours là où je crois être » : le titre même du projet résonne avec une poétique de la désorientation qui mine la linéarité des parcours balisés que peuvent parfois offrir les guides. Le son, ce n’est pas un hasard, est l’instrument de ces nouvelles navigations. L’artiste sonore et philosophe Salomé Voegelin a pensé l’expérience du son dans tout son mystère : il vient de l’extérieur, parfois de loin, il semble souvent coupé de l’objet qui l’émet. Le son déjoue nos certitudes, stimule l’imagination.

Au-delà de leurs spécificités, ces quinze pistes forment un morceau commun rappelant, si besoin en était, qu’il importe parfois moins de « comprendre » les œuvres que de les écouter. Ne pas présupposer qu’elles sont silencieuses mais faire silence devant elles. Réveiller le bruit qui sommeille dans les antiquités égyptiennes ; entendre, du point de vue de Mona Lisa, le rythme des pas qui l’entourent et la dévisagent ; se laisser saisir pas les croissances muettes des Ficus des cours Marly et Puget ; s’immerger dans l’inquiétante acoustique des entrailles médiévales du musée ; écouter le grésillement d’insectes en tout genre traversant les salles. Telles sont quelques-unes des nombreuses propositions qui porteront un autre Louvre au creux de nos oreilles. 

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