Gaston Wiet

Arts de l’IslamPublication

Le 31 décembre 2021

Gaston Wiet (1887-1971), éminent historien arabisant et grand spécialiste de l’Égypte est unanimement reconnu comme l’un des maîtres de l’épigraphie arabe.
Pionnier dans le vaste domaine de l’histoire de la civilisation islamique, il a légué une œuvre immense. Bon nombre de ses publications sont d’incontournables et fondamentales références.

Issu d’une lignée de diplomates, « les premiers érudits en matière d’Orient », Gaston Wiet  s’inscrit dans la tradition familiale. Il étudie l’arabe, le persan, le turc à l’École des Langues orientales; suit l’enseignement des grands orientalistes Gaudefroy-Demonbynes et Barbier de Meynard.

De 1909 à 1911 il est pensionnaire à l’Institut d’Archéologie française au Caire (IFAO). Il côtoie Fernand Bisson de la Roque, Jean Maspero, Henri Massé, Louis Massignon, Pierre Montet…

Avant son départ au Caire, à la recherche de conseil dans le domaine de l’archéologie et bénéficiant d’une recommandation, il rencontre Max Van Berchem, le fondateur de l’épigraphie arabe. Une relation de maître et protecteur à élève se noue pour toujours. Gaston Wiet sera chargé d’assurer la publication posthume des Matériaux pour un Corpus Inscriptionum Arabicum et publiera lui-même les deux derniers fascicules sur l’Égypte.

En 1911-12, il est chargé d’une mission épigraphique en Haute-Égypte et dans le Delta. De 1911 à 1926 il est maître de conférence en arabe à l’Université de Lyon. De 1912 à 1925 il enseigne la littérature et l’histoire de l’art à l’Université du Caire. Il interrompt son enseignement lorsqu’il prend part à la Grande Guerre.

Marquant une première reconnaissance, en 1924 il est élu en tant que correspondant de l’Institut de France.

En 1926 il est nommé à la direction du musée d’Art arabe du Caire, qu’il occupera pendant 25 ans. Menant parallèlement un travail d’inventorisation des collections, il débute la publication du Catalogue général des collections du musée. Il met notamment son érudition en matière d’épigraphie et de sources historiques au service de l’étude des inscriptions mobilières (objets et pièces de mobiliers). Un travail colossal édité en 35 volumes dont 14 sont de sa plume, chaque volume est consacré à une technique ou un matériau. Gaston Wiet est encore aujourd’hui un auteur incontournable dans les domaines des objets inscrits et de la culture matérielle. Fruit de sa politique d’acquisition et d’enrichissement des collections, le musée arabe du Caire est rebaptisé musée d’Art islamique en 1952.

Fort de son relationnel, de son activité foisonnante, du pont qu’il établit entre la France et l’Égypte il développe un réseau très riche de connaissances et d’amitiés, notamment avec les chercheurs et les collectionneurs.

Il organise ou participe à de nombreuses expositions, notamment la grande exposition d’Art persan de 1931 à Londres, et une exposition de tissus à Paris et Rome en 1935.

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Portrait de Gaston Wiet en tarbouche, vers 1926

À partir de 1928, en tant que membre du Comité de Conservation des Monuments de l’Art arabe, il joue un rôle majeur dans le domaine de leur conservation et restauration. En 1932, en collaboration avec Louis Hautecoeur, il publie Les mosquées du Caire, première étude historique et architecturale d’ensemble sur le sujet.

Parallèlement, il poursuit son activité d’enseignement à Paris, à l’École des langues orientales, et à l’École du Louvre, et poursuit des travaux de recherches. Il initie notamment une publication de très grande envergure, le Répertoire chronologique d’épigraphie arabe, un travail monumental, en plusieurs volumes, débuté en 1929 qu’il poursuivra de longues années.

Sa nomination comme professeur de langue et littérature arabe au Collège de France en 1951 vient couronner ses travaux de recherche. En 1957, il est élu membre de l’académie des Inscriptions et Belles-Lettres. Cet érudit passionné poursuivra sans relâche ses recherches, publications et conférences jusqu’à la fin de sa vie.

 

L’ouvrage collectif « Gaston Wiet et les arts de l’Islam », sous la direction de Carine Juvin, entend célébrer la mémoire cet éminent historien arabisant à l’occasion du cinquantenaire de sa disparition. Cet ouvrage se concentre sur une partie de son activité, son apport à l’histoire de l’art et l’architecture islamique. Une Co-édition Louvre / IFAO, en partenariat avec le Musée d’art islamique, il est paru novembre 2021 en France et en Égypte.

Couverture de l'ouvrage

Archives privées Gaston Wiet

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